Cap sur la Croisette
Inconstestablement, Douleur et gloire, qui voit le retour de Pedro Almodovar en compétition est attendu tant, dans ce film où figure son vieux complice Antonio Banderas, le cinéaste espagnol a mis de lui. Il sort le même jour au cinéma.
L’histoire de Douleur et gloire est celle de retrouvailles. Ce sont plus exactement une série de retrouvailles après plusieurs décennies, certaines en chair et en os, d’autres par le souvenir, dans la vie d’un réalisateur en souffrance. Premières amours, les suivantes, la mère, la mort, des acteurs avec qui il a travaillé, les années 60, les années 80 et le présent. L’impossibilité de séparer création et vie privée. Et le vide, l’insondable vide face à l’incapacité de continuer à tourner. Pour le cinéaste, ce film vient compléter une longue histoire avec la Croisette : il s’agit de sa sixième venue en compétition officielle après Tout sur ma mère (1999), Volver (2006), Étreintes brisées (2009), La Piel que habito (2011) et Julieta (2016).
On s’en doute, Pedro Almodovar a largement puisé dans son expérience pour nourrir ce récit très personnel avec le monde du cinéma comme décor. Et il a trouvé avec Antonio Banderas son double de fiction parfait, tant le comédien s’est imprégné des attitudes du réalisateur..
Dans Première, Pedro Almodovar a d’ailleurs déclaré : « Antonio Banderas fait, lui-aussi, partie intégrante de mon œuvre et de ma vie, puisque nous sommes de véritables amis. Quand je lui ai proposé le rôle de Salvador, je ne lui ai pas caché qu’il était une projection de moi-même. Je lui a d’ailleurs dit : « Si tu veux t’inspirer de moi pour composer le personnage, n’hésite pas, je ne t’en voudrai pas ! » On sentira vite si, cette année, Almodovar va se retrouver dans la short liste des candidats à la Palme d’or.
