TITO ET LES OISEAUX, de Gustavo Steinberg, Gabriel Bitar et André Catoto – 1h13

Film d’animation

Sortie : mercredi 3 avril 2019

Mon avis : 4 sur 5

Le pitch ?

Tito, un garçon de dix ans, vit seul avec sa mère. Alors qu’une étrange épidémie qui transforme les gens en pierre frappe la ville, il se donne pour mission de sauver le monde de ce mal : les gens tombent malades quand ils ont peur.

2 raisons d’aller voir ce film ?

Une fable sur le Brésil actuel. La sortie de ce film  d’animation avec la peur comme thème et à  l’heure où le Brésil a élu un président venu de l’extrême droite est lourde de symbole. Les trois auteurs se sont inspirés de la ville de Saõ Paulo pour construire cette histoire qui ne manque pas d’originalité. Ils expliquent : « Elle est connue comme la « ville des murs ». Vingt millions de personnes vivent ici, pour la plupart cachées derrière des clôtures, des barbelés et des fils électriques, comme si la peur était devenue une épidémie, une maladie. »

Leur tour de force, c’est d’avoir su nourrir un film d’animation autour de l’idée d’une société démocratique qui se délite. Et, en fait, ceux sont les pigeons, animaux pourtant porteurs de maladie, qui apportent une solution dans les aventures de Tito et de ses amis.

Une mise en image semblable à des tableaux. Pour mettre en image cette aventure riche en rebondissements et qui fait des clins d’œil à bien des genres cinématographiques, le trio a imaginé un univers débordant de couleurs, qui renvoient à l’univers pictural. Gabriel Bitar souligne : « Dès les premiers stades de la recherche, nous avons ressenti une forte identification avec le mouvement expressionniste du début du XXème siècle. Nous voulions au début faire tout le film en peinture à l’huile, puis nous avons finalement intégré des animations numériques. »

Mêlant plusieurs techniques, mais sans jamais abuser des effets, Tito et les oiseaux offre, en toile de fond, toute une réflexion politique sur nos sociétés mondialisés. Un très beau film qui a tout pour réunir adolescents et parents devant un film d’animation aussi esthétiquement réussi que profond sur le plan du contenu.