LES FAUVES, de Vincent Mariette – 1H20
AVec Lily-Rose Depp, Laurent Lafitte
Sortie : mercredi 23 janvier 2019
Mon avis : 1 sur 5
Le pitch ?
C’est l’été, dans un camping en Dordogne, des jeunes gens disparaissent. Les rumeurs les plus folles circulent, on parle d’une panthère qui rôde… Un sentiment de danger permanent au cœur duquel s’épanouit Laura, 17 ans. La rencontre avec Paul, un écrivain aussi attirant qu’inquiétant, la bouleverse. Une relation ambigüe se noue. Jusqu’à ce qu’un prétendant de Laura disparaisse à son tour et qu’une étrange policière entre dans la danse…
Et alors ?
Pour nourrir son scénario, Vincent Mariette s’est souvenu de son adolescence quand il faisait du camping en Dordogne. Il raconte : « Je me souviens de ma volonté, à l’époque, de vivre quelque chose de romanesque qui n’advenait pas. Et puis il y avait aussi le désir de filmer une fille… J’avais envie d’une histoire qui se déroule dans la tête d’une jeune fille, aussi bien du point de vue du récit que de la mise en scène. Dans le film, tout passe par le prisme de Laura, un prisme un peu déformé par les tourments qui l’assaillent au cours du récit. Les Fauves est son roman d’apprentissage, avec le danger comme moteur existentiel. C’est ça qui m’excitait… «
Même si le film fait se croiser plusieurs histoires, il est alors centré sur le personnage de Laura,
campé par Lily-Rose Depp qui trouvait ici son premier rôle principal au cinéma. Au départ, le cinéaste avait flashé sur Christina Ricci, mais il a changé un brin d’avis en chemin. Confidences : « À l’époque, j’étais amoureux d’elle, je me souviens être très envieux de Edward Furlong qui sont son petit copain dans Pecker de John Waters. Et puis quand j’ai vu Planetarium de Rebecca Zlotowski, j’ai découvert Lily-Rose Depp dont le visage a, je trouve, des points de convergence avec celui de Christina Ricci. Même teint diaphane, même front un peu bombé, quelque chose de décidé et en même temps flottant dans le regard… J’arrivais à imaginer le personnage de Laura sous les traits de Lily-Rose. C’était ma Cristina Ricci »
Utilisant bien les décors de cette Dordogne qu’il connaît par le menu, Vincent Mariette (Tristesse Club) ne parvient pourtant pas tout au long du film à créer un climat oppressant. On reste à la surface des choses et Laurent Laffite, désormais familier des univers de thriller, a bien du mal à imposer sa griffe à ce personnage d’un écrivain solitaire et taiseux. Quand à Lily-Rose Depp, faire une moue n’est pas synonyme de jouer et l’on se demande si elle a vraiment été dirigée dans cet opus.
Par manque de dialogue mordant, par une mise en scène un peu molle et par des acteurs laissés à eux-mêmes, ces Fauves manquent singulièrement de mordant. Une mention spéciale à Camille Cottin qui, dans le rôle de l’inspectrice Camus, parvient à incarner un personnage de flic revenu de tout, presque inquiétant.
