Dans la grande tradition du biopic anglo-saxon, Keira Knightley, 35 ans, incarne Colette au cinéma dans le film éponyme sur les écrans le 16 janvier. Le portrait d’une grande figure du féminisme.
Dans Colette, Wash Westmoreland (le réalisateur de Still Alice) retrace le parcours d’une icône de la littérature et d’une femme qui n’a jamais barguigné avec son esprit de liberté. Nous sommes 1893. Malgré leurs quatorze ans d’écart, Gabrielle Sidonie Colette, jeune fille à l’esprit rebelle, épouse Willy, écrivain aussi égocentrique que séducteur. Grâce à ses relations, elle découvre le milieu artistique parisien qui stimule sa propre créativité. Sachant repérer les talents mieux que quiconque, Willy autorise Colette à écrire – à condition qu’il signe ses romans à sa place.
Suite au triomphe de la série des Claudine, il ne tarde d’ailleurs pas à devenir célèbre. Pourtant, tandis que les infidélités de Willy pèsent sur le couple, Colette souffre de plus en plus de ne pas être reconnue pour son œuvre… Pour Keira Knightley, un tel rôle ne pouvait se refuser. « Je suis très admirative des combats qu’elle a menés pour s’émanciper et vivre sa sexualité. Les questions que pose cette histoire, qui se déroule pendant plus d’un siècle, sont encore actuelles. »
La comédienne anglaise est une grande habituée des films en costumes – elle fut l’héroïne notamment d’Anna Karénine- s’est glissée avec un plaisir certain dans le personnage de cette femme impétueuse et auteure inspirée. Avec, cette fois, la pression supplémentaire de camper une figure bien réelle de la vie parisienne. Et ce, d’autant plus que Wash Westmoreland a pu rencontrer, avec son compagnon et coréalisateur Richard Glatzer (décédé des suites de la maladie de Charcot en 2015), la descendante de l’écrivain pour nourrir de façon la plus précise son scénario. Alors qu’ils terminaient l’écriture de la première version du scénario dans un manoir prêté par un ami, ils ont découvert que la tante de celui-ci était très proche d’Anne de Jouvenel, la petite-fille de Colette. Il raconte : « Nous voilà ensuite à Paris en train de prendre une tasse de thé avec la baronne de Jouvenel. Nous avons sympathisé avec elle et elle a été emballée par notre projet : elle nous a autorisés officiellement à utiliser tous les textes de Colette qui figurent dans le scénario ».
Pour autant, la fidélité à la vie de Colette n’a pas paralysé Keira Knightley qui souligne dans Première : « Il faut malgré tout bien garder en tête qu’il ne s’agit en aucun cas de documentaire mais de fictions où des auteurs prennent des libertés avec la réalité. Si dans mon interprétation, j’étais obnubilée par cette seule réalité, j’irais droit au mur. »
Pour la comédienne, une chose est sûre : le cinéma n’est pas là que pour distraire et de tels films -en costumes ou non- permettent de distiller certaines idées. Elle vient par exemple de tourner dans Official Secrets, de Gavin Hood qui évoque Katharine Gun, la lanceuse d’alerte qui a révélé certains actions illégales des Américains pour justifier l’invasion de l’Irak.

Une réflexion sur “KEIRA KNIGHTLEY ET LES COMBATS DE COLETTE”