C’est Fau qu’il nous faut

Acteur, metteur en scène, Michel Fau, 53 ans, est un artiste qui ne s’impose que peu de limites. Dans L’Amour est une fête, sur les écrans le 19 septembre, il campe un petit industriel du sexe. De nouvelles variations pour un fou de la scène.

Dans L’Amour est une fête, Cédric Anger replonge le spectateur dans l’univers des films X des années 80 en racontant l’histoire de deux flics qui doivent démanteler le business du porno en infiltrant le milieu. Certains reprocheront au cinéaste d’associer cet univers à celui de la fête, mais il assume en lançant : « Et tourner ces films d’amour était vraiment une fête, au contraire du porno d’aujourd’hui. Ils avaient parfois plus de rapports sexuels entre les prises que pendant, les assistants toquaient aux portes des chambres pour que les acteurs s’économisent ! Et régulièrement à la fin du tournage, l’équipe proposait de terminer la « fête » qu’est le film en partouze. Ce sont des moeurs différentes, une autre façon de vivre, qui est ce que découvrent les personnages de Gilles et Guillaume. Il n’y a pas à juger, c’est comme ça. Et puis ce n’est pas parce qu’on contredit la morale courante qu’on est sans morale. »

Face au duo de flics campés par Guillaume Canet et Gilles Lellouche, Michel Fau fait une prestation toujours détonante en jouant un patron de peep-show installé depuis de nombreuses années, aussi décontracté que prêt à écraser celui qui gêne sa route. En tout cas, un homme qui a quand même du cœur.

Une nouvelle occasion d’apprécier la palette de jeu d’un comédien qui compte trente ans de lever de rideau à son actif et qui a joué dans près de cent pièces. Capable de se glisser dans la défroque de Tartuffe comme de se travestir en femme pour des numéros désopilants dans lesquels Michel Fau sait se jouer des situations les plus dérisoires sans jamais négliger l’humain qui sommeille.

Pour le comédien, la rentrée passe aussi -et toujours – par les planches. Au Théâtre de Paris, il a monté  son Fric-Frac avec Julie Depardieu et Régis Laspalès. Un classique d’Edouard Bourdet dans laquelle l’inspiration échevelée d’un Michel Fau a  un terrain de jeu pour s’exprimer.

Avec un tel artiste, adepte du burlesque, on sait que le jeu ne sera jamais tiède et ménagera toujours de l’inattendu.

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