NO DORMIRÁS, de Gustavo Hernández – 1h36
avec Belén Rueda, Eva De Dominici, Natalia de Molina
Sortie : mercredi 16 mai 2018
Mon avis : 2 sur 5
Le pitch ?
1984. Dans un hôpital psychiatrique abandonné, une compagnie théâtrale menée de main de Ffer par Alma, expérimente une technique extrême de jeu. En privant ses comédiens de sommeil, Alma prétend les préparer à donner le meilleur d’eux-mêmes. Au fur et à mesure des jours d’insomnie, les acteurs ressentent des choses de plus en plus étranges… Bianca, jeune actrice en compétition pour le rôle principal, tente de percer les secrets de cet étrange endroit et devient bientôt l’objet de forces inconnues.
Et alors ?
Gustavo Hernández s’est inspiré de sa propre expérience personnelle et de ses réactions après plusieurs nuits d’insomnie pour construire cette histoire étrange où une troupe de théâtre, menée par Alma (jouée par Belén Rueda qui débuta avec Alejandro Amenabar dans Mar a dentro) se lance dans une expérience plus que radicale : mettre en scène une pièce de théâtre dans les murs délabrés d’un hôpital psychiatrique à l’abandon, perdu dans la campagne.
Un jeu de la cruauté qui lui a inspiré ce scénario où la jeune Bianca va vivre un vrai cauchemar éveillé (ou presque). Gustavo Hernández souligne : « Évidemment je n’aime pas les expériences extrêmes qui ont un impact trop violent sur les acteurs et les spectateurs. En revanche je crois au risque que prend l’artiste pour le bien de sa création. Le public cherche aussi de nouvelles expériences qui les surprennent, qui les touchent et comme le dit Alma Böhm dans le film : « C’est comme au cirque. Nous allons au cirque pour voir le funambule.Il ne doit pas mourir, mais s’il a un filet, on voudra se faire rembourser. Il doit tout risquer. Et s’il tombe, on ne détournera pas les yeux. »
Si le film est très bien joué – Eva De Dominici sait exprimer une grande palette d’émotions au cours de séquences parfois d’une rare violence – et la mise en scène explore quelques pistes intéressantes – la séquence de ralenti finale, même si elle n’est pas d’une originalité débordante, « fonctionne » bien – il n’évite ni les effets un peu lourds dans l’épouvante (la bande originale multiplie les poncifs électroniques du genre), ni les répétitions.
Alors, sur belles images signées Guillermo Bill Nieto, ce film reste une curiosité pour ceux qui aiment jouer entre fiction et réalité, mais, pour autant, ce No dormirás est loin de tenir toutes ses promesses. Et finit par lasser son monde.


