L’année cinéma 2017 est, selon Médiamétrie, un bon cru malgré une petite baisse d’entrées mais, c’est surtout une année qui voit émerger d’autres types de spectateur. Tour d’horizon.
S’il y a un léger retrait face à 2016, l’année cinéma 2017 reste donc un bon cru avec 41,8millions de spectateurs dans les salles obscures. Un fait à souligner car, contrairement à 2016, l’année dernière a peu vu de grandes comédies déferler sur grand écran. Pour autant, selon la dernière étude Médiamétrie, les autres genres cinématographiques se portent bien, notamment du côté des drames et des bons vieux films fantastiques et de science-fiction. Avec le succès des films de Dany Boon, de Franck Dubosc notamment, le cru 2018 pourrait réserver quelques surprises de ce côté là.
Directrice du Pôle Cinéma & Entertainment de Médiamétrie, Marine Boulanger nuance pourtant ces résultats. Verbatim : « Le pouvoir d’attraction du cinéma reste très vif et résulte d’une combinaison de facteurs qui séduisent toujours plus de spectateurs. Mais le spectateur 2017 diffère de ses prédécesseurs : il est plus occasionnel, il est aussi plus sollicité et tenté par de nouvelles pratiques comme la SVOD. Des nouveaux comportements que les professionnels prennent en compte dans leurs dispositifs d’information pour attirer toujours plus de spectateurs en salles. »
Aujourd’hui, l’heure est au consommateur plus occasionnel. En 2017, 69,4% des Français ont déclaré aller au cinéma au moins une fois par an, soit 1,4 point de plus sur un an. Ces occasionnels comptent par ailleurs pour 31,6% des entrées de l’année – ce chiffre est en progression de près de 3 points en trois ans – et ils comptent désormais plus que les assidus dans les entrées (32% versus 21%). En outre, les jeunes de 15 à 24 ans représentent 13,8% de ces spectateurs occasionnels. Or, ce chiffre en augmentation de 6% sur un an. La faute aux prix d’une entrée ?
Concernant les salles, ce sont les lieux les moins vieux qui trouvent les faveurs du grand public. Ainsi les cinémas récents (moins de 5 ans) obtiennent les meilleures notes, avec une moyenne de 8,1/10.
Autre tendance : les spectateurs cinéma sont multi-équipés. Globalement, les spectateurs cinéma sont, plus que l’ensemble de la population, fous de nouvelles technologies et consomment des films sous toutes leurs formes. En moyenne plus équipés de tablettes, plus abonnés à Netflix, ces aficionados pratiquent davantage le replay.
Et ils sont très sensibles à la SVOD (subscription video on demand). 23,2% d’entre eux la pratiquent , contre 20% de l’ensemble de la population. Et parmi les spectateurs habitués des salles obscures qui ne pratiquent pas encore la SVOD, 10% ont l’intention de souscrire une offre, soit 4 points de plus que l’ensemble de la population.
Enfin, pour attirer le public en salle, c’est Internet qui joue désormais un rôle non négligeable. Car, sur les près de 42 millions de spectateurs en 2017, seuls 7,5 millions avaient entendu parler du film une semaine avant sa sortie ! Or, pour la première fois en 2017, Internet et les réseaux sociaux ont joué un rôle d’information et d’annonce importants. Ce média touche en moyenne 2,2 millions de spectateurs à une semaine de la sortie d’un film ! Une tendance à suivre pour les années à venir.
LES FAVORIS DE 2017
Sur une note de satisfaction donnée sur 10, le cinéma a de nouveau le vent en poupe et la programmation de l’année dernière se voit gratifiée d’un 7,6 sur 10 par les spectateurs sondés dans cette étude.
Au revoir là-haut recueille la note de 8,5 sur 10 tout comme Lion. 8,5 est aussi attribuée à la fiction historique Les Femmes de l’ombre, tout comme à Patients de Grand Corps Malade. Mais, in fine, la meilleure note (8,6) est décernée au dessin animé Coco, des studios Pixar/ Disney.


