85 ans et cinquante années de carrière avec quelques grands noms du cinéma. Alors qu’elle vient de disparaître, Stéphane Audran laisse une belle marque dans l’histoire du cinéma.

C’est son fils, Thomas Chabrol qui a annoncé sa disparition ce matin. Celle qui fut la muse de Claude Chabrol avec lequel elle fut mariée dix ans après avoir été l’épouse de Jean-Louis Trintignant, a marqué de sa voix chaude et de son style distingué les écrans noirs de nos nuits blanches. Les amateurs de cinéma ont tous en mémoire ses prestations dans Le Boucher, avec l’extraordinaire Jean Yanne, et Noces rouges.

Récompensé plusieurs fois dans sa carrière, Colette Suzanne Dacheville (son vrai nom) avait notamment reçu un Ours d’argent de la Meilleure actrice en 1968 pour son rôle  dans Les Biches, a récupéré un BAFTA de la Meilleure actrice en 1973 pour son rôle dans Le Charme discret de la bourgeoisie, de Luis Buñuel, qui a remporté aussi avec son opus  l’Oscar du Meilleur film étranger en 1973. En 1979, Violette Nozières lui valut un César de la meilleure actrice dans un second rôle.

Ses premiers pas au cinéma, Stéphane Audran les avait fait en 1957 dans Le Jeu de la nuit de Daniel Costelle et elle devait son dernier tour de piste à Claude Chabrol : c’était en 2006 dans L‘Ivresse du pouvoir, où figurait l’autre actrice fétiche de son ex-mari : Isabelle Huppert.

 

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Pour saluer la dame, Jean-Pierre Mocky s’est fendu d’un communiqué où il disait que c’était une actrice « épatante pour jouer les femmes libres et indépendantes« . Stéphane Audran fut aussi une artiste engagée qui a par exemple signé en 1971  le Manifeste des 343 : un cri de ces femmes qui déclaraient publiquement avoir eu recours à l’avortement.

Si sa carrière avait parfois connu des hauts et des bas, elle a connu un retour en grâce en 1987 avec Le Festin de Babette, qui reçut alors l’Oscar du meilleur film étranger. La si reconnaissable voix du cinéma s’est définitivement tue ce jour.

Retour en quelques bandes annonces.

Le Charme discret de la bourgeoisie

Le Festin de Babette

L’Ivresse du pouvoir

On n’est pas couché, le 25 avril 2009