L’ENFANT DU ROCK

ENGLAND IS MINE, de Mark Gill – 1h34

Avec Jessica Brown Findlay, Jodie Comer, Jack Lowden

Sortie : mercredi 7 février 2018

Mon avis : 3 sur 5

Le pitch ?

Portrait de Steven Patrick Morrissey et le début de sa vie à Manchester dans les années 70 avant qu’il ne devienne le chanteur emblématique du groupe The Smiths.

Et alors ?

Pour son premier film, Mak Gill s’intéresse à un univers qui le passionne depuis son adolescence, celui de la musique. Il raconte : « J’ai vendu toutes mes guitares pour aller en école de cinéma et faire England is mine. C’était il y a treize ans. J’avais cette envie de faire un film sur Morrissey, mais je savais que ce serait long. Faire des courts-métrages et la reconnaissance qui en a découlé, c’était incroyable, mais ça n’a rien à voir avec la préparation d’un long-métrage en terme d’échelle et d’exigence. Mais j’ai aimé chaque seconde, c’est le plus beau métier du monde, et je n’ai qu’une envie c’est de recommencer. »

En s’intéressant à Steven Patrick Morrissey, le chanteur du groupe (avec Johnny Marr, Dale Hibbert et Craig Gannon),  le cinéaste  évoque alors The Smiths, un des groupes phares du rock britannique qui  a connu une courte carrière :  cinq années de tournées et quatre albums. Pourtant,   le parti-pris du cinéaste est, plus que d’évoquer la création du groupe, de s’intéresser au jeune Morrissey avant qu’il ne soit connu, quand, adolescent, il traîne un mal de vivre et un désir d’écriture dans un Manchester triste comme une journée de pluie anglaise.La reconstitution est précise et pour cause : Mark Gill s’est appuyé sur bien des interviews de Morrissey pour  nourrir son scénario et notamment le texte de la voix off. Et, outre les habitants de Manchester qui ont croisé le jeune Morrissey, il a pu compter aussi sur le témoignage de Billy Duffy, le guitariste de Cult qui avait bien connu le rocker et a servi de consultant sur ce long métrage.

Incontestablement Jack Lowden – remarqué dans Dunkerque – incarne avec beaucoup de subtilité ce  jeune homme qui étouffe dans sa petite vie, coincé entre la maison familiale et des boulots aussi alimentaires que pénibles. Il n’a d’ailleurs pas été doublé pour les scènes de chant dont le son s’est fait en direct. Face à lui, Jessica Brown Findlay fait une prestation très réussie en artiste plasticienne décomplexée et pleine d’humour.

Musicien de son état, Mark Gill a, lui, composé certains morceaux de la bande originale. Confidences du cinéaste : « J’ai écrit le morceau à la fin du film, c’est moi qui le joue à la guitare. C’est un petit caméo de réalisateur… Le titre s’appelle « M32 », c’est mon code postal ! »

Une belle reconstitution mais qui n’échappe pas toujours à certaines redites et certaines baisses d’intensité dans la narration.

 

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