DADDY COOL, de Maxime Govare – 1h37
Avec Vincent Elbaz, Laurence Arné, Grégory Fitoussi
Sortie : mercredi 1er novembre 2017
À mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
Adrien, 40 ans et totalement immature, se fait larguer par Maude, 35 ans, désireuse d’enfin fonder une famille. Pour tenter de reconquérir l’amour de sa vie, Adrien décide de monter dans le futur ex-appartement conjugal: une crèche à domicile… Le début, d’une improbable expérience éducative…
Ce qui touche dans cette comédie ?
Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures avec une comédie familiale qui tourne autour de ce père
encore adolescent dans sa tête et qui monte des coups les plus improbables pour retrouver la femme de sa vie. Et quand il monte une crèche dans son appartement, il est tout… sauf une nounou consciencieuse, tirant sur une clope à l’heure où il devrait boire du lait aux enfants (d’un naturel étonnant) dont il a la charge.
Pour autant, l’histoire ne sombre pas toujours dans la grosse comédie aux gags en mitraille mais préserve des moments tendres comme lorsque Adrien parvient à se faire accompagner à l’anniversaire de mariage de ses parents par son ex-épouse, visiblement émue. Ou dans la séance de divorce au palais de justice quand les anciens époux donnent du fil à retordre à leurs avocats respectifs en reculant pour ne pas sauter… Commentaires de Maxime Govare : « On voit souvent de purs drames, ou au contraire des comédies jamais empreintes de gravité : je pense qu’il est possible d’amalgamer des émotions contradictoires, qui sont celles du quotidien de millions de gens. »
On découvre un nouveau visage de Vincent Elbaz avec le personnage de ce baltringue dont la plupart des initiatives le conduisent droit au mur. Pour la petite histoire, la claudication dont il est affectée fut rajoutée en urgence dans le scénario après que le comédien s’est déchiré le tendon d’Achille un mois avant le début du tournage ! Et, face à lui, Laurence Arné joue avec une vraie conviction cette dessinatrice de BD un peu perdue face à un ancien mari si infantile. Et l’actrice parvient bien à nous faire partager les désarrois psychologiques d’une jeune femme toujours amoureuse mais que les atermoiements de son ancien mari agacent de plus en plus.
Au passage, Michel Leeb fait une apparition drôle en incarnant ce père libéré capable de passer des réflexions les plus lourdingues (celles qui auraient pu
apparaître dans sa période comique) à une émotion certaine lorsqu’il dédié à sa femme « sa » version des Vieux Amants, de Brel. Le réalisateur ajoute : « Il fallait quelqu’un qui puisse être en quelques secondes d’une lourdeur incommensurable, et en même temps, être extrêmement touchant : Michel Leeb était parfait pour ça ! Je trouvais aussi qu’il avait un grain de folie qui convenait au père d’Adrien : il suffit de le voir pour comprendre d’où vient Adrien. Michel avait déjà chanté ce titre de Brel, mais davantage façon crooner ; on lui a demandé de monter d’une octave pour dégager plus d’émotion. »
On se laisse prendre au piège de cette comédie qui, sans révolutionner le genre, offre une petite musique sympathique…
