Il avait 93 ans, Jean-Marc Thibault vient de disparaître. Compagnon de jeu et de route de Roger Pierre, le comédien était aussi un fantaisiste et un chanteur qui n’a eu de cesse de célébrer un divertissement de qualité.

Si la télévision lui avait valu un succès considérable avec la série Maguy (où il formait un couple savoureux avec Rosy Varte), Jean-Marc Thibault avait déjà une belle carrière à son actif, lui qui faisait partie de ces comédiens ayant eu 20 ans pendant la guerre. C’est à cette époque qu’il avait fait ses premières armes, après le célèbre cours Simon, au théâtre dès 1943 avant de débuter au cinéma dans Premier de cordée, de Louis Daquin, en 1944.

Le comédien était de ceux qui ont patiemment fait des gammes pour se construire une carrière solide. Homme de divertissement, Jean-Marc Thibault pouvait aussi participer à la création – en 1986, à Nanterre-Amandiers- d’une des plus belles pièces de Bernard-Marie Koltès, Quai Ouest, montée par Patrice Chéreau. C’était le frère de l’écrivain, François Koltès, qui avait suggéré son nom.

Et , bien sûr, il y eut le fameux duo qu’il forma avec Roger Pierre, disparu en janvier 2010. Tous deux avaient suivi la belle école du cabaret qui vit débuter les Poiret-Serrault; Richard- Lanoux… Jusqu’à l’orée des années 90, leur duo avait marqué le petit écran avec la série des Les Grands enfants, sans oublier leur incursion répétée dans toutes les grands émissions de divertissement. On se souvient par exemple des Maudits Rois fainéants, de Maritie et Gilbert Carpentier, une série diffusée en direct en 1973 sur la deuxième chaîne de télévision,  où ils firent de sacrés numéros.

Pour un tel comédien attentif aux autres et curieux de tout, et qui préférait jouer et chanter que se prêter au monde des paillettes,  disparaître le jour du palmarès du Festival de Cannes est tout un symbole.