PREMIERS ÉMOIS ADOLESCENTS

14 ANS, PREMIER AMOUR, d’Andreï Zaytsev – 1h45

Avec Gleb Kalyuzhny, Ulyana Vaskovich

Sortie : mercredi 10 mai 2017

Je vote : 3 sur 5

Le pitch ?

C’est l’histoire d’un premier amour, éclos très jeune dans la banlieue d’une grande ville. Tels des Roméo et Juliette modernes, vivant entre les réseaux sociaux et la rue, deux adolescents voudraient s’affranchir des lois qui les gouvernent : celles de leurs parents et celles des bandes rivales qui contrôlent leur quartier. Pour pouvoir être ensemble, ils devront surmonter beaucoup d’obstacles, désobéir, oser le premier pas.

Et alors ?

Dans ce film tourné en 2013  dans la banlieue résidentielle de Moscou et sur une longue durée – car les acteurs n’étaient pas adultes- Andreï Zaytsev traite le thème des premiers amours avec une grande délicatesse, sans pour autant camoufler une réalité dure avec ses bandes d’adolescents violents et le plus souvent alcoolisés, le décor d’une banlieue aussi anonyme que déshumanisée. Rien que dans l’ouverture du film avec la séquence sur ces barres d’immeubles en cours de réfection, le cinéaste sait trouver un ton et définir une atmosphère.

Tout au long de l’histoire, on suit le parcours du jeune Alex,  amoureux fou de Vika, qui lui semble inatteignable, et met beaucoup de temps avant de faire le premier pas après avoir tenté, comme tant d’autres adolescents, de la suivre sur Facebook.

Le film décrit avec finesse les émois et les doutes de ces jeunes qui passent d’autant plus mal l’âge dit ingrat que la situation sociale n’est pas des plus roses. On le mesure avec la violence larvée de la bande des petits loubards qui terrorisent le quartier où vivent Alex et Vika. Il montre bien aussi le lourd univers parental avec d’un côté, une mère célibataire, un peu paumé et portée sur la vodka, et de l’autre un père autoritaire et qui ne dit pas un mot.

Andreï Zaytseva a eu la main heureuse en dénichant deux comédiens qui portent l’histoire de bout en bout sans perdre une certaine naïveté et un jeu d’une grande fraicheur. Il les a dénichés via Vkontakte,  l’équivalent russe de Facebook. Explications du cinéaste : « Au final, plusieurs milliers de jeunes se sont présentés. Ceux que nous avons choisis sont des adolescents normaux, qui en gros, jouent leur propre rôle« . Ils ont joué un rôle d’autant plus important que le cinéaste leur a demandé de choisir toutes les musiques du film, en fonction de ce qu’ils écoutaient et aimaient.

Un film qui témoigne certes du climat d’une certaine Russie mais dont le message garde une portée universelle et intemporelle.

 

 

 

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