BIENVENUS !, de Rune Denstad Langlo – 1h30
Avec Anders Baasmo Christiansen, Olivier Mukuta, Slimane Dazi
Sortie : mercredi 7 décembre 2016
Je vote : 3 sur 5
Quand on est propriétaire d’un hôtel quasiment en faillite dans les montagnes norvégiennes, est-ce que la solution ne serait pas de le transformer en centre d’accueil des réfugiés pour profiter de subventions bien opportunes ?
C’est le bon plan de Primus, hôtelier peu aimable et pas vraiment ouvert aux autres cultures… Mais voilà, la bonne idée de Primus ne s’avère pas si simple.
Accueillir 50 personnes d’origine diverses, quand il faut compter en plus avec une femme déprimée, une ado rebelle, et des préjugés racistes, ça promet bien des déconvenues mais aussi, des heureuses surprises !
Tout simplement parce que Rune Denstad Langlo parvient à signer une comédie en rien caricaturale en partant de la crise actuelle des migrants. Son idée de faire un film sur ce thème a pris plusieurs mois donner matière à un scénario. Confidences du cinéaste : « Après une vingtaine d’ébauches et deux ans d’efforts, le plus souvent en solitaire, j’ai fini scénario et dialogues, et le tournage a pu se faire en Suède, dans une zone frontalière du comté de Jämtland, et également en Norvège dans la région de Trondheim. Au fil des jours, le film a pris forme et le thème du film est devenu de plus en plus d’actualité, notamment lors du flux migratoire de l’été dernier. »
Sans rien masquer du problème – les subventions pour accueillir les migrants, les soucis de papier, les difficultés d’installation – Dune Denstad Langlo parvient à ne jamais se départir d’un ton où la tendresse le dispute à la chaleur humaine. C’est le traducteur africain qui joue les bons samaritains et tente de donner un coup de main à Primus.Ou encore, Zoran, l’excellent Slimane Dazi, qui, malgré son caractère et une situation plus que précaire et pas claire, va lui aussi contribuer à mettre en conformité l’installation électrique chancelante. Le comédien souligne : « Les trois personnages forts du film sont en totale contradiction sur leur vision de la vie, mais ils partagent néanmoins le fait de ne rien connaître de l’autre, de l’étranger qu’il soit Norvégien ou Syrien. Ils craignent l’autre par ignorance. »
Avec un certain nombre de réfugiés campant leur propre rôle, cette comédie joliment mise en scène apporte un vrai souffle d’air frais et propose un hymne à l’ouverture dans une époque politique bien sombre et prétexte à bien des démagogies extrémistes.



