SEX DOLL, de Sylvie Verheyde – 1h42
Avec Hafsa Herzi, Ashley Stymest, Karole Rocher
Sortie : mercredi 7 décembre 2016
Je vote : 1 sur 5
Le pitch ?
Je m’appelle Virginie je suis encore jeune.Je suis pute. On ne peut pas le dire autrement, de luxe.
Là où j’en suis, c’est ce qui pouvait m’arriver de mieux.Je suis indépendante. Je sais me faire respecter. Je gagne très bien ma vie. Et puis je l’ai rencontré. Même pas aimable, même pas riche. Le genre de mec qui a une mission. Une catastrophe…Il cherche la merde et il va la trouver. Et moi avec lui.
Après l’adaptation libre de Confession d’un enfant du siècle, d’Alfred de Musset, en 2012, avec Charlotte Gainsbourg et Peter Doherty, Sylvie Verheyde change radicalement de registre en suivant dans l’univers des palaces londoniens le parcours d’une jeune prostituée à la troublante sensualité et que joue, avec beaucoup de conviction Hafsia Herzi. Une jeune femme qui a trouvé une espèce d’équilibre avec ses clients fortunés jusqu’à ce que l’irruption d’un jeune homme mystérieux ne vienne bouleverser la donne et sa vie.
Plongeant son récit dans une bande son électro un rien mélancolique, le récit décrit avec un réalisme cruel le quotidien de cette jeune femme qui change de partenaire comme de perruque. La distance que prend la caméra avec le sujet renforce la dureté de cette vie pas comme les autres et de cette prostitution « dite », de luxe.
Mais là où, en 2013, l’héroïne du Jeune et jolie, de François Ozon distillait un vrai malaise, troublait le spectateur par une histoire renvoyant à des fantasmes enfouis, Sex Doll ne parvient pas à éviter caricatures et séquences attendues. Ni à échapper à la caricature : ainsi les Russes fortunés sont montrés comme des porcs ivrognes et adipeux. Quant à Karole Rocher qui campe la « protectrice » de cette jeune femme qui vend ses charmes, on a du mal à croire qu’elle entretienne une complicité, voire une amitié, avec son « employée. »
Quant à la scène où Virginie la retrouve après avoir cassé la gueule à ses clients russes, elle paraît aussi peu vraisemblable que possible. Tout comme la chute du film, trop belle pour être vraie. Bref, la présence indéniable de Hafsia Herzi ne parvient pas à sauver les faiblesses d’un scénario qui multiplie vraiment certains clichés.


