AVANT TOI, de Thea Sharrock – 1h50

Avec Janet McTeer, Charles Dance, Brendan Coyle

Sortie : mercredi 22 juin 2016

Je vote : 2 sur 5

Le pitch ?

Une charmante petite ville de l’Angleterre rurale. Si elle est originale et artiste dans l’âme, Louisa « Lou » Clark, 26 ans, n’a aucune ambition particulière. Elle se contente d’enchaîner les boulots pour permettre à ses proches de joindre les deux bouts. Jeune et riche banquier, Will Traynor était un garçon plein d’audace et d’optimisme jusqu’à ce qu’il se retrouve paralysé, suite à un accident survenu deux ans plus tôt. Devenu cynique, il a renoncé à tout et n’est plus que l’ombre de lui-même. Autant dire que ces deux-là auraient pu ne jamais se rencontrer. Mais lorsque Lou accepte de travailler comme aide-soignante auprès de Will, elle est bien décidée à lui redonner goût à la vie.

Que pensez du film ?

Adapté d’un best-seller de Jojo Moyes, ce film a pris le risque de transcrire en images un doux mélodrame où tout était presque trop beau pour être vrai : un riche et bel héritier frappé par le destin, contraint de rester figé sur son fauteuil électrique du dernier cri; une jeune roturière qui a le cœur sur la main et joue une aide-soignante au top, avec, en toile de fond, l’envie de se suicider du malade.  La réalisatrice, Thea Sharrock, souligne : « Pour le dire simplement, il s’agit d’une histoire sur la puissance de l’amour et sa capacité à vous transformer. Tout sépare les deux protagonistes : ils viennent de deux milieux très différents et n’auraient jamais dû se rencontrer. Et c’est ainsi que le conte de fées commence. »

Le choix du scénario aurait pu être prétexte à évoquer le regard des autres sur le handicap, les difficultés à vivre… Tout cela est survolé et souvent édulcoré dans quelques séquences comme celle du mariage mais, le tout, est englué dans une épaisse couche de bons sentiments et de musique sirupeuses. Pour le reste, on reste dans un bon vieux mélodrame des famille où bien des moments sont téléguidés.

Certes, les acteurs tirent bien leur épingle du jeu dans un scénario si casse-gueule. Emilia Clarke en tête. L’héroïne de Games of Throne – elle y joue Daenerys Targaryen – est parfaite dans le rôle de cette jeune fille fantasque et romantique dont la vie est bouleversée par la rencontre avec ce – riche – héritier handicapé. « Ce qui m’a intéressée dans ce projet, c’est l’écriture de Jojo Moyes, d’abord dans le livre, puis dans le scénario. Dès la première page, j’ai été captivée, si bien que j’étais totalement emballée à l’idée de jouer un personnage aussi charmant et sincère, anglais jusqu’au bout des ongles, dont le parcours est extrêmement séduisant« , raconte Emilia Clarke. Sam Claflin s’en tirer bien, dans un rôle plutôt immobile, et réussit quelques jolis moments de dérision dans l’histoire. Et on remarque surtout, dans les seconds rôles, la prestation impeccable de Janet McTeer qui joue la mère brisée du jeune aristocrate.

Ces quelques originalités et prestations remarquées ne sauvent pas ce film d’une certaine platitude – la séquence de vacances dans les Caraïbes multiplie les intermèdes creux – et, au final, on ne peut pas dire que l’on sorte très ému de la projection.

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