LE VOYAGE INITIATIQUE DE DEUX ADOLESCENTS

BEIRA-MAR, L’ÂGE DES PREMIERES FOIS,  de Filipe Marzembacher, Marcio Reolon – 1h23

Avec Mateus Almada, Mauricio José Barcellos, Elise Brites

Sortie : mercredi 17 février 2016

Je vote : 2 sur 5

Quezako  ?

C’est l’hiver au Brésil. Lorsque Martin doit rejoindre le littoral et rencontrer pour la première fois la famille de son père, il propose à son meilleur ami de l’accompagner. Tomaz accepte, voyant ce séjour comme l’occasion de raviver leur amitié. Dans cette maison faisant face à une mer froide et déchainée, les deux adolescents passent leurs journées ensemble, à l’écart du monde. Sur fond de quête identitaire et d’attraction mutuelle, ils vont découvrir le doute, la jalousie et l’amour.

Et alors ?

Dans la grande lignée du cinéma indépendant, les deux cinéastes brésiliens évoquent les étapes nécessaires au passage à l’âge adulte en filmant les errances de deux adolescents pas vraiment bavards. Avec, en toile de fond, une évocation de penchants homosexuels sans pour autant que ce thème soit la colonne vertébrale d’un récit, plutôt centré sur la difficulté de quitter le monde de l’adolescence.

Pour nourrir leur scénario, Filipe Marzembacher et  Marcio Reolon ont puisé dans leurs souvenirs personnels, comme le souligne le premier : « Nous sortions nous-mêmes de l’adolescence, il nous semblait important de traiter dans notre premier long-métrage d’un Capture d’écran 2016-02-11 à 22.28.11thème qui nous était proche. L’adolescence est comme un miroir où il est difficile de se reconnaître car la société nous contraint d’aller dans une direction qui n’est pas la nôtre. C’est l’une des phases les plus complexes de la vie me semble t-il. Avant de devenir adulte, comme nous, nos personnages doivent affronter leurs problèmes familiaux, leur sexualité, leur identité. » Marcio Reolon ajoute : « L’adolescence fut pour nous comme l’attente interminable d’un grand événement ! Nous ne nous reconnaissions pas dans les films sur la jeunesse. La vision de l’adolescence y était bien trop nostalgique et idéalisée pour être réelle… Il
était donc nécessaire pour nous d’établir avec notre film un dialogue plus direct avec
la jeunesse à partir d’expériences personnelles et intimes. »

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Si les réalisateurs parviennent bien à restituer le malaise de cet âge, dans le cadre en prime pas vraiment joyeuse de cette maison au bord de mer en pleine saison creuse, ils ne parviennent pas vraiment à nous concerner par ces interrogations adolescentes où une teinte de cheveux en bleu devient un petit évènement et où la vie se consume en micro-évènements pas toujours palpitants.

Bref, il n’y a pas de vrai mystère dans ce parcours initiatique et on a surtout affaire à un catalogue de souvenirs qui, ponctuellement touchants, ne parviennent pourtant pas à nous faire oublier une certaine vacuité de l’errance.

 

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