EMMANUELLE BERCOT, L’AMOUR FOU

Au dernier Festival de Cannes, elle semblait étonnée de recevoir le prix d’interprétation féminine pour sa prestation dans Mon roi. Une médiatisation soudaine pour la réalisatrice et comédienne qui se révèle dans ce drame de l’amour sur les écrans le 21 octobre.

Avec Mon roi, Maïwenn a prouvé, une fois de plus,  qu’elle aimait les sujets qui grattent là où ça 586656fait mal. L’histoire ? Admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski, dépendante du personnel médical et des antidouleurs, Tony prend le temps de se remémorer l’histoire tumultueuse qu’elle a vécue avec Georgio. Pourquoi se sont-ils aimés ? Qui est réellement l’homme qu’elle a adoré? Comment a-t-elle pu se soumettre à cette passion étouffante et destructrice ? Pour Tony c’est une difficile reconstruction qui commence désormais, un travail corporel qui lui permettra peut-être de définitivement se libérer…  Cela faisait longtemps que la réalisatrice avait ce scénario en tête sans parvenir à lui donner l’épaisseur voulu : « Tout ce que j’écrivais était mièvre. Il fallait pourtant qu’on y croie : comment comprendre autrement qu’ils reviennent sans arrêt l’un vers l’autre, décrire leurs névroses et leurs conflits si l’on n’est pas convaincu de leur amour ? »

Face à Vincent Cassel, qui joue Georgio,  un homme qui a paspas mal de zones d’ombre dans sa vie,  elle a confié le rôle de Tony à Emmanuelle Bercot avec laquelle elle avait déjà tourné dans Polisse. Pour elle, ce Festival de Cannes était bel et bien un moment rare : son dernier film, La Tête haute, en avait fait l’ouverture hors compétition.

582906De son personnage de femme bafouée et d’un tournage tendue, Emmanuelle Bercot dit aujourd’hui  : « Avec Maïwenn, on vit autant qu’on joue. Comme on essayait de ne pas tricher, les scènes très dures émotionnellement me vidaient. J’étais obligée de raviver des souvenirs de situations proches de celles du film, donc douloureux. » Goûtant à l’improvisation, Maïwenn soumet de fait « ses » acteurs à une grande pression. Et une des scènes remarquée dans le film, celle où Tony, ivre, pète les plombs, n’était même pas dans le scénario. Emmanuelle Bercot confirme : « Cette scène n’était pas prévue. Elle est intervenue en fin de journée. Maïwenn m’a évoqué rapidement les intentions en me demandant de me lâcher à fond. La première prise, pour le coup, c’était du saut à l’élastique. »

Après cette histoire d’amour douloureuse, Emmanuelle Bercot retourne derrière la caméra. Cette bosseuse commencera à la mi-novembre le tournage de son nouveau film, La Fille de Brest, qui retrace l’histoire d’Hélène Frachon, cette médecin qui a dénoncé le scandale du Mediator. Un autre personnage de femme forte  et de sujets qui ont fait polémique, comme les aime la réalisatrice.

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