Dans Ecrire une fiction – littérature, cinéma, théâtre, télévision (*) Laurent Hébert s’adresse à un large public pour donner des clés d’invention d’une histoire réussie. Un ouvrage pédagogique, nourri de nombreux exemples.
« Un bon film, pour reprendre la formule de Jean Gabin, c’est d’abord une bonne histoire, une bonne histoire et une bonne histoire. » Encore faut-il savoir la fabriquer et trouver les bons ingrédients d’un scénario qui tienne la route… Homme de cinéma et de théâtre, Laurent Hébert en donne quelques clés dans Ecrire une fiction, ou, en partant de textes originaux, et d’exemples précis de film, il donne des éclaircissements sur le notion de narrateur, sur les ressorts de la fiction – en privilégiant l’action par exemple – , ou encore sur la construction d’un suspense…
Passant d’un film de De Palma à un classique d’Hitchcock, mais aussi en faisant appel à la peinture ou au dessin, l’auteur explique par le menu certaines techniques. Ainsi ose t-il lancer : « Ecrire ou décrire, il faut choisir ! ». Mais explique aussitôt : « Prenez une photo ou une image quelconque. Regardez-là et déterminez ce qui vous frappe le plus dans l’image, que ce soit en termes « visuels » ou « conceptuels » (un personnage peut être par exemple mal habillé ou faire penser à un clochard). Décrivez ensuite cette image par touches, selon ce qui vous a le plus marqué, et arrêtez-vous lorsque vous sentez en avoir assez « écrit » pour
qu’on puisse imaginer la scène que représente l’image de départ. »
Dans ces lignes, il est aussi question de musiques des mots, d’impact des dialogues… Bref, de tout ce qui est nécessaire pour faire vivre une histoire. Et en replongeant dans une célèbre scène de L’Avare, il montre bien comment un auteur tel que Molière était passé maître en l’art de jouer sur le comique de répétition en imaginant des échanges rythmés entre ces personnages pour définir une mécanique de la comédie imparable.
Non négligeable enfin, Laurent Hébert fait ressentir aussi, au terme des ces pages, comment le plaisir naît au fil de l’écriture. Et conclue aussi par quelques belles réflexions sur la relation de l’auteur et de son lecteur.
