SHAUN LE MOUTON, de Richard Starzak et Mark Burton – 1h25
Une production des studios Aardman
Sortie : mercredi 1er avril 2015
Je vote : 4 sur 5
Quezako ?
Shaun est un petit mouton futé qui travaille, avec son troupeau, pour un fermier myope à la ferme Mossy Bottom, sous l’autorité de Bitzer, chien de berger dirigiste mais bienveillant et inefficace. La vie est belle, globalement, mais un matin, en se réveillant, Shaun se dit que la sienne n’est que contraintes. Il décide de prendre un jour de congé, avec pour cela un plan qui consiste à endormir le fermier. Mais son stratagème fonctionne un peu trop bien et il perd rapidement le contrôle de la situation. Une chose en entraînant une autre, tout le troupeau se retrouve pour la première fois bien loin de la ferme et plus précisément : dans la grande ville.
2 raisons de courir voir ce dessin animé ?
Une animation bourrée d’inventivité. En offrant au mouton apparu en 1995 dans le court métrage Rasé de près, au côté de Wallace et Gromit, l’occasion de jouer les vedettes, les studios d’animation Aardman frappe un grand coup en signant un long métrage qui ménage au quadrupède une belle série d’aventures. Le film est bourré d’imagination et, dès la séquence avec le coq qui joue le réveille-matin, l’humour est au rendez-vous. Et ne cessera pas de rythmer un récit vif, coloré et tonique en diable. Il est vrai, la recherche du fermier, aussi myope qu’expert dans la tonte des moutons et qui se retrouve amnésique – et coiffeur ! – dans la grande ville voisine, conduit les moutons à affronter bien des dangers.Un récit bourré d’humour. Le principal risque était d’aligner les gags sans les lier. Le duo Richard Starzak et Mark Burton ont su imaginer un scénario qui se tient de bout en bout à grand renfort d’un anthropomorphisme de bon aloi : du
chien de garde devenu chirurgien à la fourrière qui fleure bon les séries carcérales du petit écran. Et multiplie les clins d’œil du célèbre Hannibal Lecter aux Beatles. Un récit d’autant plus réussi qu’il est construit sans aucun dialogue et fonctionne merveilleusement bien ainsi. « Comme les animaux ne sont pas dotés de paroles, l’histoire tient sur un montage serré et des bruitages astucieux en diable. la caractérisation des personnages ; nous prenons des décisions à partir de là. Avec Shaun, le Fermier et Bitzer, il fallait se concentrer sur leur langage corporel : il s’agissait de faire ressentir au spectateur l’émotion des événements se déroulant à l’écran. C’était un formidable défi», souligne superviseur Animation Will Becher.
Fidèle à sa technique longue et minutieuse d’animation image par image – le film a mobilisé vingt animateurs et une trentaine de maquettistes – les studios Aardman signent un dessin animé à bêler de… rire.
