« Métamorphoses », de Christophe Honoré et « Gaby Baby Doll, de Sophie Letourneur

Après un été classiquement tranquille au cinéma – hormis les inévitables blockbusters et les deux très beaux Winter Sleep et Sils Maria – la rentrée cinématographique joue sur tous les tableaux. Petite sélection de ce qui vous attend en moins de vingt films.

 

Fantastique

En transposant le classique d’Ovide, Christophe Honoré surprend son monde avec Métamorphoses (le 3 septembre) en transposant l’original dans le monde moderne et où les muses sont devenues des lycéennes et un Zeus qui conduit une Clio.

Quant à Alexandre Aja, il confirme son goût pour ce cinéma de genre avec Horns (le 1^er octobre) où Daniel Radcliffe se voit pousser une paire de cornes. Côté double vie, on sera aussi servi avec Romain Duris qui fait un tour du côté de l’univers de François Ozon dans Une nouvelle amie (le 5 novembre).

 

La vie et ses violences

Changement de registre avec le duo Delépine-Kervern qui offre à Michel Houellebecq une fugue suicidaire dans Near Death Experience, contant la fuite d’un employé d’une plate-forme téléphonique qui pète les plombs (le 10 septembre).

Présenté à Cannes, Still the Water, de Naomi Kawase (1^er octobre) décrit la mort d’une mère et les rites qui l’entourent sur l’île d’Amami où les habitants vivent en harmonie avec la nature (ci-dessus).

Cédric Kahn revisite l’affaire Xavier Fortin, avec Mathieu Kassovitz dans La Vie sauvage (le 29 octobre).  En 2009, cet homme avait été condamné, mais légèrement, par la justice pour l’enlèvement de ses deux fils et leur avoir fait vivre, pendant une cavale de onze ans, une vie à l’écart du monde. Dans Gaby Baby Doll (le 17 décembre), Sophie Letourneur raconte comment Gaby – Lolita Chammah – parie avec son petit copain qu’elle peut retourner vivre toute seule dans sa maison de campagne. Elle va essayer de lier connaissance quand même avec le gardien d’un château des alentours, joué par Benjamin Biolay.

 

Film de génération

A Cannes, le film avait fait parlé de lui. Bande de filles, de Céline Sciamma dresse un portrait de jeunes filles de banlieue qui se lève contre la loi des mecs (le 22 octobre).

Autre portrait d’une rébellion d’une adolescente dans White Bird, de Gregg Araki où Shailene Woodley doit faire avec la disparition mystérieuse de sa mère et un père à l’amour envahissant (le 15 octobre). La comédienne prouve qu’il faut vraiment désormais compter avec elle.

 

Polars en série

Incontournable au cinéma, le polar n’est pas oublié. Coup d’envoi le 17 septembre avec Un homme très recherché, d’Anton Corbijn, adapté de John le Carré, et qui a offert son dernier rôle à Seymour Hoffman, mort en début d’année. L’histoire ? Plus de dix ans après les attentats du 11 Septembre 2001, la ville de Hambourg a du mal à se remettre d’avoir abrité une importante cellule terroriste à l’origine des attaques contre le World Trade Center. Quand un immigré d’origine russo-tchétchène, ayant subi de terribles sévices, arrive dans la communauté musulmane de Hambourg pour récupérer la fortune mal acquise de son père, les services secrets allemands et américains sont sur le pied de guerre.

David Fincher a fait, lui, appel à Ben Affleck qui campe un citoyen bien sous tout rapport dans Gone Girl (le 8 octobre). Un homme dont la vie est bouleversée le jour où sa compagne, Amy, disparaît et qui fait tout pour la retrouver découvrant qu’elle lui a caché sans doute bien des choses.

Le 5 novembre, le biopic consacré au chef du cartel de Medellin, Pablo Escobar, attirera la curiosité : Paradise Lost, d’Andrea Di Stefano permet de retrouver un grand acteur : Benicio Del Toro. Un grand écart pour celui qui incarna splendidement Che Guevara sur grand écran.

La Carte du tendre

Amour toujours et amours pas toujours simples se retrouvent au menu de plusieurs films. Coup d’envoi le 17 septembre avec Trois cœurs, de Benoît Jacquot dans lequel Benoît Poelvoorde croise par hasard une nana (Charlotte Gainsbourg) dans une ville de province et lui donne rendez-vous à Paris. Le rendez-vous est loupé , mais il croise la sœur de la demoiselle, campée par Chiara Mastroianni.

Deuxième salve sur le grand créateur de mode avec Saint Laurent, le nouveau film de Bertrand Bonello ( le 24 septembre), où il se promène dans le mythe du couturier, au fil de ses amours, sa dépression chronique. Un rôle fort pour Gaspard Ulliel, très attendu pour sa performance.

Autre grosse attente pour le nouvel opus du duo Olivier Nakache et Eric Toledano après Intouchables. Dans Samba (le 15 octobre) ils restent fidèles à Omar Sy qui joue un Sénégalais sans papiers qui croise la route d’Alice, une cadre sup légèrement surmenée et jouée – toujours elle – par Charlotte Gainsbourg.

Ira Sachs imagine le parcours de deux vieux amants dans Love is Strange ( le 5 novembre). Ils viennent de se marier après vingt-huit ans de vie commune, mais doivent vivre séparés quand George est licencié.

 

Blockbuster

Bien des choses se passeront du côté des astres avec Interstellar, de Christopher Nolan (le 5 novembre), récit d’un voyage interstellaire héroïque avec, aux premières loges, Matthew McConaughey et Anne Hathaway.

Ridley Scott fait son retour le 24 décembre avec Exodus (ci-dessus) où il revisite l’histoire de Moise dans cette saga inspirée de la Bible.

 

Autoportrait

Il n’en finit plus de se raconter. Le 22 octobre, Woody Allen récidive dans Magic in the Moonlight, portrait d’un misanthrope campé par Colin Firth dont la vie est bouleversée par une jeune ingénue, jouée par Emma Stone.