BLACK STORM, de Steven Quale – 1h29
Avec Richard Armitage, Sarah Wayne Callies, Matt Walsh, Alycia Debman-Carey
Sortie : mercredi 13 août 2014
Je vote : 3 sur 5
Quezako ?
En une journée, la petite ville de Silverton est dévastée par une multitude de tornades sans précédent. Les habitants sont désormais à la merci de ces cyclones ravageurs et meurtriers, alors même que les météorologues annoncent que le pire est à venir… Tandis que la plupart des gens cherchent un abri, une équipe de documentaristes, dirigée par Pete Moore( Matt Walsh), se risque à se rapprocher de l’œil du cyclone pour tenter d’immortaliser en photos et en films cet événement exceptionnel. Et se faire une coquette somme.
Le point de départ intéressant de ce film catastrophe, c’est de nous faire vivre la tornade du point de vue de chasseurs professionnels de cyclone qui les traquent avec des véhicules ultra modernes. Le contraste n’en est que plus grand avec les habitants classiques du coin qui subissent une telle tempête sans rien n’y comprendre. Le réalisateur Steven Quale est parti d’un constat « simple » pour se lancer dans l’aventure : « Comment réagir lorsqu’on est menacé par une tornade de 3,5 km de large qui fonce droit sur vous ? Est-ce qu’on s’allonge par terre pour se protéger, est-ce qu’on prend la fuite, ou est-ce qu’on se précipite vers l’oeil du cyclone ? Je me suis dit qu’il serait intéressant de montrer diverses réactions, et de voir qui adopte un comportement héroïque lorsqu’on est face à un cataclysme naturel et qu’on n’a nulle part où se réfugier ».
Ce qui donne toute sa force au récit c’est que, par une trouvaille du scénario, ce sont les propres témoins qui filment les séquences mettant le spectateur au plus près de l’action. Tourner ainsi un film-catastrophe en caméra subjective donne une grande force aux images et aux trucages très réussies.
Il y a aussi la volonté de filmer différentes histoires, différents parcours avec des personnages rassemblés le temps de la catastrophe. Commentaires du cinéaste : « Ce qui m’a plu dans le scénario de John Swetnam, c’est qu’il ne s’agit pas d’un simple film-catastrophe. On y croise toutes sortes de personnages intéressants et vraisemblables. On comprend l’angoisse d’un lycéen qui propose un rendez-vous à une fille pour la première fois, ou ses rapports tendus avec son père, liés à cette période difficile de l’adolescence. On rencontre aussi un groupe de chasseurs d’orages qui n’arrivent pas à se mettre d’accord sur la manière de traquer ce redoutable cyclone, et même deux ou trois types qui se filment en train de faire des trucs délirants pour se retrouver sur Internet« . Deux fêlés dont les aventures permettent de glisser un brin d’humour dans ce récit dramatique.
Là où le film patine un peu, c’est dans les relations psychologiques et le début de relations sentimentales des personnages. Si les rapports entre le proviseur et son fils aîné, Donnie, sont justes, l’histoire de celui-ci et Kaitlyn, sa copine de lycée, est plus que téléphonée. Comme s’il avait fallu la perspective d’une « love story » pour toucher le grand public. Sans oublier celle qui pourrait se dessiner entre le proviseur et la météorologue. Imaginer que des situations chaotiques favorisent des rapprochements inattendus fait quand même bien cliché.
Au demeurant, en tant que film-catastrophe, cette plongée dans l’œil du cyclone tient toutes ses promesses et l’équipe des effets spéciaux et du chef décorateur ont fait un travail costaud. Le chef-décorateur David Sandefur a notamment imaginé un véhicule qui aurait plu à James Bond : Titus, une sorte de tank pour affronter les tempêtes. Il raconte : « Je me suis pas mal inspiré de véhicules blindés – comme des chars et des véhicules de transport de troupes – ou encore de navires furtifs. On voulait qu’il ait l’air d’être spécialement équipé pour l’occasion : il ne fallait pas qu’il ait une allure futuriste, mais plutôt fonctionnelle ».
Embarquement immédiat donc pour ceux qui n’ont pas le mal des airs. Car, le réalisateur de Destination Finale 5, et qui fut aussi réalisateur 2ème équipe sur Titanic et Avatar a un sens certain de l’action au cinéma.


