BABY BALLOON, de Stefan Liberski – 1h24
Avec Ambre Grouwels, César Domboy, Philippe Rebbot
Sortie : mercredi 30 juillet 2014
Je vote : 3 sur 5
Bici a 18 ans et vit à Liége, en Belgique. Ronde et talentueuse, elle chante dans un groupe de rock dont le guitariste, Vince, est son ami d’enfance. Bici en est secrètement amoureuse depuis toujours. Quand Anita débarque dans la vie du groupe et dans celle de Vince, Bici tente de déloger l’intruse. De toutes ses forces.
Et alors ?
La bonne idée du film, c’est d’avoir traité un thème grave dans le décor des friches industrielles du bassin sidérurgique de Liège ravagé par la crise, avec une histoire non dénuée d’humour. Dès la scène d’ouverture et ce concert rock où les musiciens sont déguisés en lapin, il y a une atmosphère poétique, décalée qui surprend agréablement. La cruauté de certains regards sur cette jeune fille grosse est atténuée par le sourire et l’autodérision ainsi dans la séquence où Bici va essayer des robes pour accompagner Vince à un concert de Lady Gaga.
Une histoire portée par la performance d’Ambre Grouwels qui débute au cinéma après avoir pris des cours de théâtre depuis son enfance et fait ses premières armes comme chanteuse dans des comédies musicales. « Dans sa volonté de s’en sortir, Bici va se raccrocher à ce qui lui semble peut-être plus vital que le reste, son amour adolescent pour Vince. Mais là aussi, elle va se rendre compte qu’il s’agit d’une illusion. La vraie vie, le souffle qui lui » souligne Stefan Liberski. Son visage est capable d’exprimer beaucoup d’émotions avec de subtiles nuances et elle est la vraie découverte du fil. Dans les scènes d’affrontements verbaux avec sa mère, symbole de la misère de la consommation « cheap », comme dans celle de son travail alimentaire dans un magasin de photocopies, elle passe d’un registre à l’autre avec un bel allant. De plus, le fait que les acteurs soient eux-mêmes des musiciens donnent indéniablement un cachet tout aussi bien aux scènes de répétitions qu’à celles de concert.
Là où le film faiblit un peu c’est quand la passion amoureuse pousse à la crise ouverte et le cinéaste ouvre un certain nombre de pistes sans les fermer vraiment. Ainsi quand dans un bar, Bici est tentée par l’empoisonnement de son « adversaire » et que cela foire piteusement. D’autant plus que la séance où elle découvre le flacon dudit poison est un brin incompréhensible. Cela conduit à une fin un brin prévisible d’une histoire de musiciens qui se cherche et le film perd alors de l’intensité des débuts et d’une portée bien plus large. Un opus qui touche mais déçoit un peu car le scénario pouvait prétendre à des développements plus subtils.



