CANNES 2014 : LA VAGUE DU BIOPIC

Saint2Après Grace de Monaco, plusieurs films biographiques envahissent la Croisette. Comme si la notoriété était gage de réussite et rassurait les producteurs.

On peut préférer Marion Cotillard sans fard  dans De rouille et d’os, de Jacques Audiard que lourdemant maquillée en Piaf dans La Môme. Il n’empêche, c’est avec ce rôle qu’elle a raflé bien des prix dont un Oscar. Comme si les célébrités d’hier et d’aujourd’hui sont désormais là pour faire rêver l’idéal collectif, entretenir du mythe. Plus étonnant : ce sont des histoires dont on connaît la fin avant de voir le long métrage.

En tout cas, la Croisette ne boude pas  le biopic. La preuve avec quatre films présentés cette année : outre le film d’Olivier Dahan, Mike Leigh revient ici en compétition avec Mr. Turner , mort en 1851 à 76 ans et qui est considéré comme un peintre précurseur de l’impressionnisme quarante ans avant Monet. Palme d’Or en 1996 pour Secrets et mensonges, Mike Leigh retrouve pour la cinquième reprise son acteur fétiche, Timothy Spall.

Avec Saint-Laurent, Bertrand Bonello décrit dix ans de la vie du grand couturier, de 1965 à 1976, et entretient le duel de l’année : celui entre son film et le Yves Saint Laurent, de Jalil Lespert, sorti début janvier et qui a réalisé 1,6 million d’entrées.Cette fois, c’est Gaspart Ulliel, 29 ans, qui s’offre le défi de jouer l’icône de la mode. Pour autant, on connaît le style de Bonello et ses audaces de réalisateur. Et il n’a pas choisi de miser sur des sosies. Evoquant Gaspard Ulliel, il dit : « La seule ressemblance qui me semblait indispensable était celle de Gaspard Ulliel avec Yves Saint Laurent. Mais à lui aussi, j’ai demandé que son personnage vienne pour moitié du scénario et pour moitié de lui-même. »

saint1leigh1

 

 

 

 

 

Enfin, mais j’en reparlerai, il y a le film d’Abel Ferrara, Welcome to New York, dont un vent de polémique a habilement entretenu la flamme et qui est librement inspiré de l’affaire DSK avec Gérard Depardieu et Jacqueline Bisset. Bref, le biopic se vend bien sur grand écran avec, il est vrai, plus ou moins de bonheur. Et plus ou moins d’entrées.  On se souvient par exemple du ratage d’Anthony Hopkins campant Hitchcock sans enthousiasme.

Avec un tel engouement, on pourra demain décerner un prix spécial au biopic. Un genre qui répond à des codes précis.

Laisser un commentaire