JOEYSTARR FACE A LA PASSION AMOUREUSE

UNE AUTRE VIE, d’Emmanuel Mouret – 1h35

avec JoeyStarr, Jasmine Trinca, Stéphane Freiss, Virginie Ledoyen et Ariane Ascaride

Ei09110 ©Pascal ChantierSortie : mercredi 22 janvier 2014

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L’histoire ?

Jean, électricien, pose des alarmes dans des demeures du sud de la France. Il y rencontre Aurore, célèbre pianiste. Malgré leurs différences, ils tombent immédiatement amoureux l’un de l’autre et envisagent ensemble une autre vie. Jean veut quitter Dolorès, sa compagne de toujours. Mais celle-ci est prête à tout pour le garder…

Et alors ?

Changement de registre pour Emmanuel Mouret dans ce récit où, délaissant les comédies sentimentales où il avait trouvé ses marques, il film un triangle amoureux en forme de mélodrame plaçant ses personnages face aux dilemmes de la passion amoureuse. « Quand on est amoureux, il n’y a pas de second degré. Je ne me sens jamais plus malin que mes personnages, je peux éprouver ce que chacun éprouve. Lorsque je fais un film, je ne cherche pas à appartenir à un genre en particulier. Cependant il est vrai que des mélodrames comme ceux de Stahl, Sirk, Minnelli et Carey m’ont particulièrement marqué. Ces cinéastes savaient développer et rendre passionnants les conflits moraux que traversent les personnages amoureux. Pour moi, un bon mélodrame n’est pas ‘‘un gâteau sentimental ’’, mais plutôt une réflexion morale de nature romanesque et sentimentale » souligne t-il.

Seq072%2520-%2520011-%2520Ei10039 ©Pascal Chantier

Le plus intéressant dans l’histoire, c’est la confrontation entre deux milieux sociaux que tout oppose. A cet égard, JoeyStarr fait une composition étonnante dans le rôle de ce technicien qui tombe sous le charme de cette pianiste réputée qui vit dans un autre monde que le sien. Avec une économie étonnante de moyens, il parvient à exprimer les déchirements intérieurs qui traversent Jean. Commentaires d’Emmanuel Mouret : « JoeyStarr a un physique qui me raconte un passé, un vécu, et une profonde sensibilité cachée. Lorsque je l’ai rencontré, il s’est montré très humble, m’expliquant que le projet le séduisait mais qu’il ne se sentait pas totalement ‘‘ acteur ’’. Cela fait de lui quelqu’un de malléable et d’ouvert sur un plateau. Il est arrivé sans aucune idée préconçue et avec du coeur à l’ouvrage. »

Pour autant, le film ne parvient pas à convaincre et s’inscrire dans la lignée d’un François Truffaut. Sans doute parce que le cinéaste n’arrive pas à échapper à la caricature. L’accident survenue à Dolores semble vraiment too much et, alors que Virginie Ledoyen campait jusque là avec une grande finesse l’amante combattive qui rend visite à sa rivale pour l’affronter directement avec toute sa sincérité, l’histoire se fige dans un mélo pas vraiment crédible. Le récit tourne alors sur lui-même dans un décor figé où les protagonistes ont bien du mal à tirer leur épingle du jeu.

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