CONFRONTE A SES ACTES

WHAT RICHARD DID, de Lenny Abrahamson – 1h27

Avec Jack Reynor, Lars Mikkelsen, Róisín Murphy et Sam Keeley

Sortie : mercredi 17 avril 2013

Je vote : 3 sur 5

Quezako ?

Capitaine de l’équipe de rugby et jeune homme de la classe moyenne irlandaise, Richard Karlsen profite des derniers jours de l’été avant son entrée à l’université. Son avenir semble tout tracé  et le champ des possibles  grand ouvert. Un jour, il commet un acte violent irréversible : sa vie et celle de ses proches va en être bouleversé à tout jamais.

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Et alors ?

Même si la description de la middle class irlandaise peut paraître un peu éloignée de nous -et sans doute plus proche de son homologue américain, Lenny Abrahamson  signe ici le portrait d’un jeune homme confronté à ses actes, et qui le font soudain passer à l’âge adulte. Alors qu’un avenir brillant lui semble promis, Richard Karlsen voit soudain s’effondrer les belles certitudes qu’il cultivait en famille sur son avenir. Jouant le « héros » de l’histoire, Jack Reynor enfonce le clou : « En fait, je crois que Richard est forcé de « grandir » d’un coup et de devenir un adulte très vite, mais d’une manière qu’il n’avait jamais envisagée. C’est une métaphore très représentative de ce qui se passe dans cette élite. Il y a beaucoup de jeunes qui s’imaginent être des adultes au centre de la société alors qu’ils ne sont en fait que des petits garçons qui ne comprennent pas vraiment le monde qui les entoure. »

Alors qu’il est extrêmement socialisé, notamment dans son club de rugby, Richard se retrouve soudain profondément seul quand il est obligé d’affronter ses démons. Une solitude que le cinéaste fait ressentir en promenant son personnage dans des paysages naturels à la beauté austère, avec cette plage balayée par le vent où le regard se perd.

What Richard did 04Si le film ne parvient pas à maintenir une tension de bout en bout, sans doute aussi par notre éloignement de la culture irlandaise et de ce mode de vie, il met en lumière tout le poids des relations sociales, des non-dits, des conventions. Lenny Abrahamson souligne : « J’ai été frappé par le potentiel qu’offrait le personnage principal. Il est rare de trouver au cœur d’une histoire, un adolescent séduisant et prometteur. D’habitude, c’est l’outsider qui retient l’attention. Cette histoire m’a offert l’opportunité d’explorer la situation hors du commun
d’un individu que jamais personne ne vient remettre en question ou contester et qui est aimé inconditionnellement. » Indéniablement, le réalisateur est un fin directeur d’acteurs et le prouve, cette fois encore, par sa façon de mettre au service de son récit toute une  jeune génération de comédiens…

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