TOURISTES, de Ben Wheatley – 1h29
Avec Alice Lowe, Steve Oram
Sortie : mercredi 26 décembre 2012
Je vote : 3 sur 5
Quezako ?
Après avoir toujours mené une vie bien rangée de vieille fille auprès de sa mère, Tina part pour ses premières vacances avec son amoureux, Chris : il veut lui faire découvrir l’Angleterre à bord de sa caravane. Mais très vite, ces vacances dégénèrent… Chris est un bien étrange pélerin capable d’une violence soudaine, qui tombe aussi vite qu’elle est venue…
Ecrit et rodé sur scène par les deux comédiens principaux du film, le scénario a d’abord été rodé sur les scènes de théâtre. Alice Lowe raconte : « Ensuite, nous avons joué les deux personnages sur scène, puis nous avons proposé ce projet à la télévision. Nous avons façonné des personnages à notre image à l’exception de leurs pulsions criminelles, même s’il est vrai qu’il m’arrive de perdre mon sang froid quand je suis en manque de thé. Nous avons soumis un pilote à la télévision (que Paul King a réalisé) mais toutes les chaînes l’ont refusé car elles le jugeaient trop lugubre »
Il a fallu que les deux scénariste-comédiens croisent la route de Ben Wheatley pour que le projet prenne enfin corps et que le cinéaste de Kill List montre, à sa manière, ce road movie en forme de comédie macabre d’un couple qui dérive. Steve Oram déclare : « J’aime la touche poétique de Ben quand il réalise un film. On se laisse emporter, on s’abandonne inconsciememnt. De plus, dans notre scénario, je crois que nos deux criminels n’étaient pas assez aboutis. Mais Ben leur a donné une dimension nettement plus macabre. Il a rendu l’histoire encore plus atroce et immorale. Ce qui se passe dans le film s’impose à nous ! Et Ben a tout fait pour qu’aucun détail ne nous échappe ! »
Il est vrai, on ne croise pas tous les jours -heureusement- un bonhomme aux allures de nounours qui peut battre à mort un touriste qui lui a reproché de ne pas récupérer les crottes de son chien…. Alors au gré d’une promenade touriste dans des beaux sites anglais -du musée des tramways au viaduc de Ribblehead- on suit le périple surréaliste et marqué par des disparitions brutales de ce couple très comme il faut et très symbolique d’une petite bourgeoisie anglaise. Comme si, derrière la farce macabre, Ben Wheatley (ci-contre) en profitait pour glisser, l’air de rien, une satire sociale.
En voiture donc pour une histoire où l’humour est noir. Mot provisoire de la fin à Steve Oram qui lance, l’air de rien : « Oserai-je le dire : nous avons tous envie, un jour ou l’autre, d’étriper les gens qu’on n’aime pas. Chris et Tina passent à l’acte, sèment le désordre et cela nous fait tire, mais rire jaune ! » Tout est dit, non ?

