LA FILLE DU PUISATIER
de Daniel Auteuil
Sortie : 20 avril 2011
Je vote : 2 sur 5
Quezako? La fille du puisatier, veuf et besogneux, est aussi jolie que pauvre. Quand elle croise le chemin de Jacques, un bel officier, fils de riches commerçant provençaux, et qu’elle devient mère, sa vie en est bouleversée.
Et alors ? En s’attaquant à Pagnol avec une fidélité totale -tout est d’époque, de la locomotive qui fume dans la campagne écrasée de chaleur au broc en émail où le puisatier fait la toilette- Daniel Auteuil n’a pas choisi la facilité pour sa première
réalisation. Surtout avec l’ombre de Raimu sur le personnage. On peut critiquer une réalisation assez classique, un jeu d’acteur parfois en liberté -notamment avec le couple des « riches », campé par Jean-Pierre Darroussin et Sabine Azéma- Daniel Auteuil n’usurpe pas sa visite dans l’œuvre du romancier provençal dont il a repris le scénario original en l’enrichissant d’un livre qu’il écrivit après le tournage du film original. « Il y a dans ce texte de nombreuses indications supplémentaires, des scènes que Pagnol n’avait pas tournées dont je me suis servi. J’ai passé tout cela au tamis et n’ai récupéré que les pépites » dit-il. Là où Auteuil ne manque pas son pari, c’est en reprenant le rôle de Raimu tant il semble, à son tour, habité par le personnage de cet homme humble mais digne. Prêt à tout pour défendre l’honneur de la famille. Quand il lance : « Tu es ma fille, ton malheur est à moi », il a des accents qui ne peuvent que bouleverser le téléspectateur. Et puis, il y a aussi quelques trouvailles comme le choix de Nicolas Duvauchelle dans la peau du bel officier séducteur. Ce qui lui permet de changer du registre habituel de jeune révolté et dans ce nouvel emploi, le jeune artiste est parfaitement dans le tempo. Alors, certes Auteuil réalisateur ne bouleverse pas le ciné mais il sait faire passer bien des émotions. Ce n’est déjà pas mal. F.C.
Version Daniel Auteuil
Et pour mémoire…


